Vie et mort d'un hobbit inconnu.
Le ciel commençait à s'obscurcir et Wilco songeât qu'il était temps d’arrêter la pêche. Il avait pris deux petites perches et une belle truite. cela suffisait pour le repas, d'autant plus, qu'il avait cherché et trouvé des champignons en furetant sur le chemin, ainsi que du petit bois mort pour faire le feu.
Méthodiquement il démonta son matériel de pêche, rangea avec soin fil, hameçon et bouchon. il laissa par terre la branche qui lui avait servi de canne, se demandant si elle servirait a quelqu'un d'autre. Quand on voyage, il vaut mieux voyager léger. Un pécheur astucieux trouvait toujours le moyen de pécher, même sans matériel. dans l'eau, à la main ou bien à l'aide d'une courte branche affutée.
Après avoir vidé et nettoyé les poissons, il s'occupa de préparer le feu. il n'avait pas beaucoup de bois et il lui faudra être attentif pour la cuisson du repas. Il gratta les champignons en les observant bien pour voir s'il n'y avait pas de petits occupants cachés dans les lamelles du chapeau.
Le feu commençait à prendre et il disposa trois pierres en triangle. Wilco sortit de sa besace une petite poêle noircie par l'usage et la posa en équilibre sur les pierres. Des qu'elle fut chaude, il y déposa les poissons les retournant fréquemment. Au dernier moment il jeta les champignons coupés dans la poêle, salivant d'avance à la pensée de se régaler avec ce repas si simple.
Une fois l'estomac bien rempli et après avoir rangé ses affaires, il pris grand soin d'effacer les traces de sa halte. quiconque passant par ici verrait bien qu'un feu y avait été préparé mais il s'agissait que cela ne se voit pas de loin et il avait pris la précaution de s'éloigner de la route pour manger. La région n'étant pas sur, avec beaucoup de brigandage, il ne voulait pas être surpris par des bandits dans son sommeil. Demain, chez lui, dans la comté, il sera en toute confiance.
Wilco se mit en route vers la bordure de la vielle foret afin d'y trouver un endroit pour la nuit. il savait exactement ce qu'il cherchait et le trouva rapidement. un creux assez profond entre les racines d'un arbre. a cet endroit de la foret il ne risquait rien de ces inquiétants êtres feuillus. en se dépêchant car la nuit tombait vite, il se confectionna une couche faite de feuilles et entrepris de chercher aux alentours quelques branchages. Une fois ces préparatifs terminés, il sortit sa couverture de son paquetage, disposa les branches de sorte qu'elles bouchent l'entrée de son terrier et s'enroulant dans sa cape s’endormit aussitôt.
Wilco rêva. Il rêva de son enfance, de ses parents. Son père, Abelard Brandebouc, issus de la nombreuse descendance de Gorhendad Vieilbouc du Maresque qui vers 740, traversant le Brandevin, entrepris la construction de Château-Brande et changea depuis ce temps reculé son patronyme en "Brandebouc". la grande famille mis en valeur le pays de Bouc, enchâssé au nord par le pont du Brandevin, a l'ouest par le fleuve lui-même et a l'est et au sud par la vieille foret. Nombre de Hobbits pensent que les habitants du Pays de Bouc sont des étrangers. Ils ne sont même pas du bon coté du Brandevin.
Il rêva de sa mère, Annabel Bophin, si douce. Son père l'avait connue a Stock ou elle résidait, alors qu'il travaillait les champs. il faut dire qu'Abelard n'était pas riche. il n'avait aucune terre lui appartenant et louait ses services de fermier. Habituellement il œuvrait pour la communauté Brandebouc, mais comme il était très consciencieux sa réputation était arrivée jusqu’à Stock, ou il était régulièrement demandé. c'est lors d'une de ces périodes de labeur a Stock qu'il avait fait la connaissance d'Annabel. elle non plus n'étant pas de famille riche et Abelard étant connu a Stock leur union n'avait pas poser de problèmes.
Ils habitaient dans une modeste maison pourvue de deux fenêtres rondes et bien sur une porte ronde elle aussi. lui ouvrier fermier, elle travaillant la paille, rembourrant fauteuil ou réparant une assise de chaise. un travail simple et honnête. c'est dans ce milieu que Wilco, le 6 novembre 1385, vit le jour.
Une pluie fine le réveilla tôt et il décida de reprendre la route sans attendre, pressé, qu'il était de revoir la comté.
En chemin, sur son poney, il ne put empêcher ses pensées de divaguer sur son enfance. Il était un enfant solitaire, ne recherchant pas le contact avec ceux de son age. il aimait, allongé dans l'herbe, examiner avec attention le travail incessant des insectes. Wilco avait trouvé une vrai fascination dans l'observation. étant d'un naturel solitaire et craintif, il avait développé naturellement ses facultés de dissimulation. souvent, après avoir bien examiné le terrain, il se choisissait un endroit adéquate pour observer ses compatriotes. prenant grand soin de se fondre dans le décors, il restait un long moment, immobile, invisible a ceux-ci. c'est ainsi qu'il appris quelques secrets petits ou grands, mais discret comme il était, il n'en parla jamais.
Une autre de ses activités favorites était la pêche! ah la pêche. il l'avais apprise tout seul, par l'observation bien sur. quelques pécheurs généreux lui avait donnés, qui une vieille canne, qui d'autre quelques hameçons émoussés, du fil et un vieux bouchon. il avait passé des heures et des heures à pécher. sa mère voyant d'un bon œil les poissons qui agrémentaient les repas. en repensant a ces moments insouciants de sa jeunesse Wilco sourit.
Puis il grandi et devint un jeune hobbit, l'enfance s'éloignant inexorablement. ses besoins matériels devenant plus impérieux, il lui fallu subvenir à ses besoins, quoique modestes encore. Aider son père aux champs ou sa mère ne lui plaisait pas du tout. il trouva quelques occupations pour gagner un peu d'argent. d'abord ce fut ramasseur de champignons pour le père Maggotte. bien qu'il fut un spécialiste du champignon celui-ci raffolait tout particulièrement des champignons de la vieille foret, et il n'était pas question qu'il s'y aventure lui-même, aussi payait il (mal) des fous comme le jeune Wilco pour y allez a sa place. avec sa prudence et son sens de l'observation celui-ci compris vite qu'il n'était point besoin de s'enfoncer loin dans la foret pour avoir sa récolte.
mais ceci ne dura qu'un temps car Wilco avait soif de découvertes, de visiter le vaste monde en commençant par la comté. aussi, un jour, fit il son sac et déclara a ses parents médusés, qu'il était temps qu'il visite ses parents dans toute la comté. l'argument était facile, les Bophin étant disséminés partout dans la comté, il y aurait toujours un endroit ou aller. et c'est ainsi que Wilco pris la route pour ne plus jamais s’arrêter.
a suivre ...
Sujet: Wilco Brandebouc dit "Main Froide" 