Une ville de Haradhrim.Deux jours passèrent depuis qu’Ithranyasë venait de quitter le camp des Hommes du Désert, poussant toujours plus vers l’Est, dans la direction qu’on lui avait indiqué afin de se rendre dans la ville la plus proche.
A la lueur de l’aube du troisième jour, un large mur d’argile séchée, jauni par les sables du désert, fut en vue des deux compagnons. D’une hauteur équivalente à deux hommes, ce mur semblait avoir été dressé afin de pouvoir retenir hommes lors d’une attaque. Une seule porte permettait de pénétrer entre ces murs, elle était orientée vers le sud, sans doute pour repousser encore plus facilement les assaillants. Cette porte était dominée d’une arche, permettant le passage d’une caravane à la fois.
Si l’on relevait son regard vers le haut de ce mur, on ne pouvait rien voir de ce qu’il protégeait, seules quelques colonnes de fumées s’élevaient dans le ciel ainsi que des bruits de marteaux et de gens conversant.
Se heurtant à ce mur, les deux compagnons en firent donc le tour, à la recherche de son entrée, se fiant aux bruits et à la vue de Dolross. Arrivés à l’arche marquant l’entrée, un homme, armé tel un guerrier mais à l’âge avancé tel que le faisait suggérer le son de sa voix ainsi que sa barbe et ses sourcils grisonnants, se posta au milieu de l’arche, dévisageant le Renard ainsi que son maître et détaillant ce qu’ils portaient, que ce soit armes ou vêtements :
« Amis ou ennemis ? » dit-il dans un Westron à l’accent du Désert marqué.
S’approchant d’un pas, Ithranyasë descendit le foulard qui couvrait sa bouche avant de parler non sans noter que l’Homme venait de se mettre en position de combat, la lance pointée vers l’Elfe :
«-Je ne suis qu’un simple voyageur, arpentant vos terres à la recherche d’un abri afin de pouvoir me restaurer, me reposer et refaire mes provisions avant de reprendre la route, je vous promets que je ne vous dérangerai pas outre-mesure.
Détaillant une nouvelle fois l’Elfe, l’homme répondit :
-Le Désert est dangereux en ce moment Ygrâkh*, nous nous devons de faire attention à qui entre. Mais, votre voix ne suscite ni la crainte, ni la peur, je vous laisse donc entrer afin de faire ce que vous devez faire. Puisse Danvâkh veiller sur vous. »
Le vieux garde s’écarta alors, laissant Ithranyasë et son compagnon rentrer dans la ville,,plongeant une dernière fois son regard sur l’animal, curieux de voir une telle créature dans ce désert.
Traversant l’arche, les compagnons pénétrèrent dans ce qui semblait être une ville, de taille un petit plus modeste que Bree mais assez grande pour ne plus être considérée comme un village. Cette ville avait été construite autour d’une oasis, point d’eau si rare dans le Désert. Autour de celle-ci avait été creusé des champs dont l’engrais semblait être le limon se trouvant aux abords de l’oasis, le niveau de celle-ci semblant fluctuer au gré des jours. Ne pouvant uniquement compter sur l’oasis pour l’eau, les hommes avaient donc creusés quatre puits, ils avaient creusés profondément jusqu’à pouvoir en puiser de l’eau.
Le cercle de champs passé, quatre grandes routes, une par point cardinal, s’élançaient. Les maisons, étals et commerces se trouvaient de part et d’autres de ces grandes routes. Ainsi tout l’espace de cette ville était occupé. De plus, lorsque que l’on remontait la grande route partant de l’arche et remontant vers l’oasis, on trouvait une grande place, servant pour les fêtes et de place de marché. Les maisons quant à elles avaient faîtes de briques d’argile mêlées à la boue offerte par l’oasis.
Remontant la grande rue partant de la grande arche, les deux compagnons arrivèrent sur la grande place. Elle était animée, de partout on entendait les cris des marchands désireux de vendre leurs produits, les bruits de marteaux des forgerons frappant le fer sur l’enclume et les cris des enfants jouant.
Marchant sur la place et ignorant les quelques hommes qui regardaient d’un œil mauvais l’elfe, Ithranyasë s’arrêta devant un étal dont l’odeur qui en émanait avait attiré ses sens. L’homme tenant cet étal vendait des fruits tels que l’on n’en voyait pas dans les régions septentrionales et occidentales. L’un d’eux attira tout particulièrement Ithranyasë, un arôme fort s’en échappait. Posant son regard sur l’Elfe, le marchand demanda :
« Vous désirez Nùdj** ? »
Ithranyasë désigna d’un mouvement de la main le fruit qui avait titillé ses sens. Le marchand le prit avant de le tendre à l’Elfe en disant :
« -Trois Quâg***.
Fouillant dans ses poches, Ithranyasë sortit un petit héliotrope polie avant de le tendre au marchand :
-Je n’ai rien pour vous payer si ce n’est ceci. J’espère que vous accepterez. »
Le marchand saisit la pierre avant de mordre dedans et hocha la tête, laissant l’elfe prendre le fruit.
S’éloignant de l’étal, l’Elda remonta doucement la grande place, touchant le fruit du bout des doigts. Il avait la forme d’une poire mais était plus imposant et plus lourd. Il était d’une couleur rouge peu marqué. Approchant de sa bouche, Ithranyasë mordit à pleines dents dans le fruit. Sa texture était ferme tout comme sa chair qui était parsemée de nombreux pépins. Gorgée d’eau, le fruit était très rafraîchissant. L’Elfe en arracha donc un bout qu’il offrit à son renard avant de continuer à visiter cette ville.
Au détour d’une rue, une femme heurta l’Elfe. Elle était d’un âge avancé bien qu’on ne pouvait le deviner à ses cheveux, cachés sous un tissu, seules les rides naissantes ornant son visage permettait de le savoir. Elle avait le teint halé, des yeux de jade accentuant beaucoup les traits de son visage. Laissant tomber ses affaires, l’Elfe l’aida à ramasser ses affaires après quoi elle posa son regard sur l’Elda :
«Vous n’êtes pas d’ici Nùdj, n’est-ce-pas ? Ces terres semblent si inconnues pour vous et si étranges. Venez, ne restons pas là, vous semblez avoir besoin de nourriture et de repos. Je peux bien vous offrir ceci. »
Ithranyasë ne répondit pas, se laissant guider la vieille femme vers sa demeure. Celle-ci n’était pas plus grande que les maisons alentours, mais plus vieille, au vue des lézardes sur les murs.
Pénétrant dans la demeure en compagnie de la vieille femme et de Dolross, Ithranyasë se laissa porter par des senteurs enivrantes émanant des pièces de cette maison.
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- Spoiler:
*: Etranger
**: Elfe
***: Monnaie que j'ai inventée afin de donner un semblant d'économie aux Haradhrim
Pour donner une langue aux Haradhrim sédentaires, je me suis inspiré du Persan.