Gorgorol du Rohan

Description :
Age : 39 ans
Lieu de naissance : Vallée d'Harrowdale
Métier : Soldat vétéran, il n'a quasiment rien fait d'autre de sa vie depuis ses 16 ans.
Compétences : Très bon épéiste, fort et endurant. Cavalier expérimenté. Commandant compétent.
Autres qualifications : Compétences basiques en forgeage d'armes et d'objets divers.

Description physique :
Très grand (plus de 2 mètres) , large d'épaule, un bon 100kg, cheveux longs roux, yeux verts, barbe plutôt fournie, une cicatrice profonde qui fait le tour de son oeil gauche pour arriver a coté de son menton.

Description morale :
Qualités : charismatique, courageux (trop ?), juste, honnête, honorable, mais par dessus tout loyal
Défauts : s'emporte vite, orgueilleux (sans être prétentieux), assez susceptible, téméraire, rancunier (pas sur tout), moins sociable qu'auparavant.
Autres : fier de ses origines, têtu, aime le combat (pas sans raison)

Histoire resumée :
Il naquit a Harrowdale, mais vécut la majorité de son enfance au Nord Ouest du Rohan, grandissant en Ouesfolde dans un petit village non loin de Grimslade, endroit où son père faisait partie des hommes chargés de surveiller le gué de l'Isen. Fils et petit fils de soldats du Rohan tous deux tombés lors d'escarmouches, il vécut une existence plutôt banale en tant qu'apprenti du forgeron où il acquit quelques notions de forgeage.

Il s'engagea dans les éclaireurs Rohirrim dès l'age de seize ans, puis à vingt ans il devient pleinement un cavalier Rohirrim dans les rangs des lanciers lourds d'éored. Il changea souvent de commandant : il servit sous les ordres de Theodred, puis sous ceux d'Erkenbrand au Gouffre de Helm en tant que défenseur du fort (mais il préférait traquer les orques a terrain découvert), sous ceux de Théoden puis finalement sous ceux d'Eomer. C'est ce dernier qui le nomme lieutenant pour faits d'armes. Il devint au fur et a mesure du temps une vraie machine a tuer, vivant pour le combat. L'excitation de la bataille l'attirait plus que tout. Il se maria à l'age de vingt trois ans, mais n'arrêta pas ses activités guerrières pour autant, bien qu'il aime sa femme.

Après de nombreuses escarmouches contre l'Isengard, il est exilé pour avoir attaqué des troupes orques d'Isengard pillant un village. Il entame donc le périple vers l'Eriador en même temps que d'autres exilés. Sa femme, fatiguée, décède lors de l'accouchement a Bree en même temps que le nouveau né. Il s'est senti trahi par sa patrie qu'il avait servi pendant presque vingt ans, mais malgré cela son coeur reste et restera lié a jamais au Rohan.

Après un voyage dans les hauts du Nord dans le but de chasser des orques, et après l'extermination d'un camp de ceux-cis, il tomba sur une troupe des Peuples Libres en campagne. Il fut vite convaincu de rejoindre cette armée avec le grade de Sergent, et de combattre avec ses nouveaux frères d'armes

Il y a 38 années de cela, dans un petit village de la vallée d'Harrowdale, des pleurs marquèrent la venue au monde d'un enfant. Dans une vieille chaumière, Gorgorol venait de naître. On promit très tôt a ce jeune garcon un futur de guerrier et toute la famille plaçait de grands espoirs en leur ainé. Très jeune, la famille alla s'installer en Ouestfolde, où son père fut affecté.
Le père comme la mère aimaient leur enfant profondément, mais ce fut surtout cette dernière, Melinde, qui s'occupa de lui avec amour et compassion, son père Déorhelm qui guettait tout envahisseur près du Gué de l'Isen quand il ne partait pas en campagne avec son Eored. Malgré tout, chaque retour de son père remplissait Gorgorol et son tout jeune frère Rimhald de joie, ravis que leur père soit a leurs cotés au moins pendant un court instant.
Il éduqua son fils avec toutes les valeurs qu'il devrait mettre en pratique chaque jour : Honneur, devoir, compassion, fierté, loyauté, respect.

Quelques années plus tard, un jour qui devait marquer le retour de son père a la maison, on frappa à la porte. Gorgorol s'empressa d'aller ouvrir, impatient de sauter dans les bras de son père. Ce n'était pas lui. L'homme portait une tenue de guerre, il tenait son casque entre son bras et ses côtes, une épée pendait a son coté. Il demanda a voir sa mère, il se présenta comme un porteur de nouvelles. Sa mère lui intima de sortir pendant qu'elle accueillait leur hôte. De la fenêtre, il aperçut sa mère en larmes et le soldat qui lui tapotait l'épaule, lui murmurant des mots de réconforts qui n'avaient aucun effet. Le soldat sortit et jeta un regard triste a l'enfant qui ne comprenait pas ce qu'il se passait, puis continua son chemin. Gorgorol avait huit ans.

Trois années s'écoulèrent lorsque le forgeron local le prit sous son aile et lui enseigna les rudiments de la forge. Maitre Folmer était dur, mais son apprentissage était efficace. En quelques années il apprit a transformer un morceau de métal en une oeuvre d'art, qu'elle soit décorative ou mortelle. Après quatre années de dur labeur, il forgea sa première épée. Jusque là Folmer le lui avait interdit car il jugeait ca trop dangereux. Le résultat était plutôt médiocre, mais il en était très fier, et Folmer s'en réjouit. Il montra le "chef d'oeuvre" a son frère puis ils allèrent ensemble jouer aux fiers cavaliers terrassant des monstres invisibles. Cependant, un orque pas si invisible que cela, qui avait du s'éloigner d'un campement, sauta sur Rimhald et Gorgorol alors sur le même cheval, les désarçonnant. Il leva le bout de métal rouillé qui lui tenait lieu d'arme et l'abattit en direction de Rimhald. La pseudo-lame n'atteignit jamais sa cible puisque d'un coup d'épée, Gorgorol trancha la main puis la moitié de la tête de l'orque. Il lui planta la lame dans le thorax alors qu'il était a terre. Il serra son petit frère indemne dans les bras tout en réfléchissant a l’expérience qu'il avait vécu : s'il aimait travailler le métal, il aimait encore plus s'en servir...

(Prochain épisode après la pub)

La révélation de Gorgorol l'encouragea a s'engager dans l'armée, mais on n'y acceptait très logiquement pas les garcons de 13 ans. Cependant, il sut que c'est là que son avenir le menait. Pour mettre toutes les chances de son coté, il demanda a Eoman, un frère d'armes de son ancien père qui venait souvent leur rendre visite, de l'entrainer à l'art de manier l'épée. Ses bras déjà renforcés par de nombreuses années de forgeage, il n'eut pas besoin d'aide de ce coté là. Eoman lui enseigna donc tout son savoir, assez conséquent, sur l'art de manier l'épée, qu'elle soit a deux mains ou a une main. Il combina pendant trois ans les deux enseignements : a la forge la journée, au terrain d'entrainement le soir et quelquefois une bonne partie de la nuit.

A seize ans, il put quitter le giron de maitre Folmer. Il s'engagea dans un groupe d'éclaireurs chargés du repérage des troupes ennemies sans affrontement direct. Il aurait préféré une alternative ou le combat ne manquerait pas, mais a son age, c'était la seule opportunité qui s'offrait a lui. Tous les membres de son groupe étaient comme lui des jeunots sans expérience, ou presque, du combat et ils suivaient de ce fait la règle du non-engagement avec ferveur. Gorgorol quant a lui, quand il tombait sur une patrouille d'orques peu conséquente, n'hésitait pas a engager les hostilités avec ces créatures répugnantes. Il est important de ne pas se méprendre sur le comportement de Gorgorol, car s'il avait une forte attirance au combat, il faisait surtout ca pour protéger sa terre natale et les siens, tout en accomplissant son devoir. Son devoir pour lui n'était pas dans les ordres de ses commandants, mais dans son esprit où il jugeait lui-même de l'acceptabilité d'un ordre ou pas. S'il obéissait aux ordres en plus, et c'était le cas la plupart du temps, c'était encore mieux. C'est ca qui le différenciait des "bons soldats", obéissant aux ordres, éthiques où non.

Après quatre années de service pour le moins sanglant, ses supérieurs, agacés par le manque de contrôle qu'il exerçaient sur lui, le transférèrent dans une unité de lanciers lourds d'Eored sans même qu'il en fasse la demande (qu'il aurait faite si ses officiers n'avaient pas agi avant lui, surement pour se débarrasser de lui parmi les éclaireurs au plus vite). Il va sans dire que ce rôle lui convenait a merveille, puisque le rôle de ces cavaliers n'étaient pas de poursuivre un ennemi en fuite, mais de charger, de tuer puis de trouver une nouvelle proie a terrasser. Il commença par servir sous les ordres de Theodred, le fils du roi, et après deux années de loyaux services, il fut nommé sergent et fut envoyé au Gouffre de Helm, position de choix, en tant que défenseur du fort. Ici, les Helmingas étaient impressionnants, guerriers remarquables et intimidants, il savait qu'on lui avait accordé un honneur en l'envoyant là bas, cependant il s'ennuyait ferme. Presque aucun ennemi ne s'aventurait là, pour lui c'était une perte considérable de talents puisqu'on gardait les guerriers les plus puissants enfermés là où ils ne servaient pour ainsi dire à rien. Quelques mois après sa nomination, il demanda vite un changement d'affectation, proposant de retourner a son ancien poste s'il le fallait. Erkenbrand, le commandant de la garnison, ne fut pas vraiment ravi de devoir laisser partir un guerrier compétent, mais après tout il en disposait de quelques milliers ici, alors à un de plus ou de moins... Ainsi, Gorgorol fut affecté à l'Eored du roi, Théoden.

La vie dans la cohorte de Théoden était plutôt calme, et les affrontements se raréfiaient mais demeuraient malgré tout présents, que ce soit avec les orques, ou les Dunlendings. Après une grands victoire dans l'Ouestfolde contre les Dunledings, certains soldats qui n'avaient que très peu quitté le front furent envoyés en permission chez eux. Gorgorol faisait partie de ceux là. En rentrant chez lui, il revit sa mère inquiète, et son frère avide d'aventures. Mais c'est surtout a ce moment là qu'il rencontra Elfwyn, une femme de qui il tomba amoureux de tout son être. Ils se marièrent juste avant que Gorgorol doive repartir a la guerre sous les ordres de celui qui devait être son dernier commandant, Eomer, le troisième Maréchal.

Son charisme était hors du commun, et sa capacité a galvaniser les troupes l'étaient tout autant. Gorgorol apprécia d'être sous le commandement d'un tel homme, d'autant plus qu'à l'Est, les orques ne manquaient jamais à l'appel. Gorgorol se tailla rapidement une place parmi eux de par son courage inébranlable, et de sa maîtrise des armes, cependant c'est lors d'une bataille en Est-Emnet qu'il se démarqua vraiment.

Envoyé en reconnaissance dans un village pour l'informer du passage de l'armée avec une petite troupe de cinquante soldats, il se rendit compte sur place que le village était en train d'être pillé par un groupe d'orques.
Pour donner le temps aux villageois de se replier en sécurité, il donna la charge malgré la marquante infériorité. Les coups pleuvaient, les têtes volaient, le tout dans un concert de hurlements. La bravoure des soldats ne fléchit pas et, bien qu'essuyant des pertes, ils parvinrent a gagner suffisament de temps pour que les villageois s'en aillent. Cependant, il semblait maintenant trop tard pour les cavaliers...
Les coups qu'il recevait n'importunaient plus Gorgorol, trop occupé a se battre pour avoir mal, cependant, il se sentait vidé de ses forces comme de son sang, partiellement en tout cas puisqu'il continuait a lutter. Se taillant un chemin a travers une ruelle, il put se reposer en ne consacrant ses coups qu'a peu d'ennemis a la fois. Il jeta un coup d'oeil autour de lui, il restait quatre hommes a ses cotés, pas un seul indemne, des orques arrivaient encore, et Gorgorol se demanda a leur nombre s'il n'en avait tué ne serait-ce qu'un seul. Une lance lui perça le flanc. Il tomba a genoux puis bascula en arrière. Son esprit avait pu résister a la douleur, pas son corps. Les étoiles parsemaient le ciel, ils s'étaient battus tout l'après midi.
C'est la charge des cavaliers du Rohan qui le sortit de sa torpeur, se ressaisissant uniquement parfois pour entendre le bruit des sabots martelant le sol : les villageois devaient avoir atteint l'Eored et les prévenir.

Gorgorol soigné sur place récupéra vite de ses blessures de par sa solide constitution, mais aussi par les bons soins des meilleurs infirmiers du Rohan. Eomer en personne lui décerna le grade de Lieutenant au sein de l'Eored, et il devint un de ses hommes de confiance. Gorgorol avait trente ans a ce moment là, et n'avait pas encore remis les pieds chez lui depuis son mariage.

La vie était calme ces temps cis au camp, mais on murmurait que le roi était malade. Des rumeurs sans aucun doute, mais qui rendaient les hommes nerveux. C'était compréhensible car beaucoup de ceux qui avaient servi sous les ordres de Théoden s'étaient retrouvés affectés a cette unité après l'accession au trône, aussi ils se faisaient du souci pour leur ancien commandant. Gorgorol ne faisait pas partie de ceux là, persuadé que le roi avait juste une mauvaise grippe et qu'elle passerait comme l'eau sur les feuilles.

Après quatre années de service en tant que Lieutenant, il fut renvoyé a Edoras en congé mérité, et pour garder la capitale. Il fit un détour par chez lui et revit pour la première fois depuis des années, sa femme qui lui écrivait toujours lorsqu'il était au front. Il resta quelques semaines dans son village natal avant de stationner a la caserne d'Edoras avec bien d'autres soldats.
On l'envoyait souvent en patrouille hors de la ville, et il ne s'y passait généralement rien. Mais un jour, ses hommes et lui virent un village en feu. En accourant, il aperçut les orques qui le pillaient. Ils portaient la main blanche, le signe de leur appartenance a l'Isengard, alors considéré comme un allié. Il chargea malgré l’interdiction du Royaume d'attaquer les orques de la Main Blanche. Les orques réduits en pièces, il était malgré tout trop tard pour les villageois.

Demandant alors audience auprès du roi, il attendit aux portes de Meduseld. Il attendit longtemps.
Il ne fut pas reçu, si ce n'est que par deux gardes armés jusqu'aux dents qui le conduisirent auprès d'un conseil militaire.
Il essaya en vain de plaider sa cause, mais la fourberie avait du être masquée. Comment ? Il n'aurait su le dire.
Il fut promptement dégradé et disgracié pour avoir transgressé la non-agression qui les liait a Isengard.
On lui donna alors deux semaines pour quitter le Rohan, et ne jamais y revenir.

Exilé tel un paria... C'est cette récompense qu'on lui aura attribué pour vingt années de service.

Quelques jours après son départ d'Edoras, il arriva devant chez lui, où attendait sa femme, mais quelque chose avait changé, son ventre était devenu rond. Sonné par les récents événements, il ne comprit qu'au bout d'une réflexion ce qui allait lui arriver. Il était de son devoir désormais de protéger sa famille a naitre.
Il réfléchit quelques instants : Le Gondor le rapprochait de la guerre au Sud, et les régions sures du Rhovanion étaient trop loin a atteindre avec sa femme dans cet état. Il décida donc de prendre le chemin de l'Eriador.

Après un long trajet, semé de quelques brigands qu'il écarta sans trop de problèmes, ils traversèrent enfin la frontière qui séparait l'Eriador du Rohan. Passant près d'une colline, le chariot s'englua et la roue se brisa. Pressé par le temps, il n'avait pas prévu qu'en cette saison, la traversée serait difficile. Ils étaient encore a une petite trotte de Bree. Il estima qu'il lui faudrait environ deux jours de marche pour y arriver. Avec une femme enceinte, il pouvait en compter trois s'il ne voulait pas la tuer. Plus la pluie battante qui les ralentirait : quatre.
Ils se mirent alors en marche sous les pluies automnales. Il pouvait voir la fatigue qui tirait les traits de son épouse au bout du deuxième jour de marche. Ils trouvèrent divers endroits ou se reposer en chemin, une grotte, une cabane, un abri rocheux, mais malgré cela, Elwyn ne semblait pas regagner des forces et sa grossesse la ralentissait et la fatiguait considérablement a mesure que la naissance de son fils se rapprochait.

Gorgorol s'était montré optimiste : il fallut finalement compter cinq jours avant de voir les murs de Bree. Il en était au stade ou il voyageait en portant sa femme dans ses bras tant elle n'en pouvait plus. La douleur tirait son visage. Il ne prit la peine de connaitre la ville que le temps d'apprendre où logeait le médecin du coin.
Arrivés chez ce dernier, il la laissa un moment ici pour qu'elle récupère. Hélas, elle n'en eut guère le loisir puisque le jour suivant, l'accouchement commençait. Ce qui en temps normal n'aurait été qu'une souffrance temporaire se révéla pour elle bien plus : le voyage avait drainé ses dernières forces. Elle n'eut pas le temps de voir son fils a naitre. Elle expira pendant l'accouchement, ne parvenant pas a donner naissance au fils, sous le regard impuissant de Gorgorol.
Il avait failli tout ce qu'il avait entrepris de défendre : Le Rohan, sa femme, son fils.

Après des funérailles aussi longues que douloureuses pour lui, il contempla la ville qui semblait le narguer, de sa gloire passée, de son malheur présent et de son sombre futur.

Les braises crépitantes du feu rougeoyaient dans la cheminée du Poney Fringuant, éclairant d'une faible lueur une petite partie du visage dévasté du Rohir. Deux semaines a peine s'étaient écoulées depuis l'arrivée en ville de Gorgorol, et celui ci était déja un habitué de la consommation en masse de bière d'ici. Enchainant les journées et les nuits a boire, manger, et jouer aux dés le faible pécule qu'il lui restait, il se retrouva vite sans le sou.


Par une soirée d'automne bien arrosée, il se retrouva avec une consommation impayée de plus. Il fallut trois videurs pour maitriser Gorgorol ivre. Après quelques politesses physiques avec les hommes, il fut jeté au bas de l'escalier de derrière du Poney.
Allongé a terre, dans la boue, sous la pluie, la lèvre en sang, il fit un effort pour s'accouder au sol. Tout juste assez pour avoir le temps de contempler un instant son reflet dans une flaque formée a cause d'une imperfection du sol.
Il resta un moment ainsi, le regard vide. Une épave. Du fier guerrier qu'il fut, il ne restait plus rien : le teint pale, des cernes gigantesques ornaient ses yeux, sa barbe dont il était autrefois fier était maintenant sale et désordonnée, de nombreuses bosses et bleus complétaient la décoration macabre. Son humanité ne se résumait plus qu'a sa capacité a paraitre mort. Où était donc passé Gorgorol le guerrier ? Gorgorol le cavalier ? Gorgorol le soldat ?
Un soldat, c'est bien ce qu'il était n'est-ce pas ? Et pourtant, il avait noyé sa fierté dans la bière. Comment en était il arrivé là ? Etait-ce le roi qui l'avait réduit a cet état en l'exilant ? Les orques ? Le destin ? Tout ce temps, il les avait blamés de son malheur. Il mit un moment a comprendre, que si quiconque était responsable de son état, c'était lui et lui seul. Il resta un moment encore a contempler cette pale imitation de ce qu'il fut autrefois.


Ce matin là, il se leva avec une sacrée gueule de bois, et pourtant, il ne s'était jamais senti aussi bien depuis deux semaines. Dans sa petite bicoque délabrée en dehors de la ville, il sentit pour la première fois la puanteur qui infestait les lieux. Il se lava, tailla sa barbe et ses cheveux et ceignit sa dernière possession ayant encore de la valeur, une amie qui ne l'avait jamais trahi, Beornmod, son épée. Il revêtit une vieille cotte de mailles, la dernière chose qui lui restait de l'armée, sortit puis, inspirant l'air frais a plein poumons, il s'autorisa un sourire.
Passant par Bree, il parvint a réunir une quinzaine d'hommes avec lui. Envie de gloire, envie de justice, envie de vengeance, envie de richesses... Tous étaient là pour des raisons différentes, mais le reconnaissaient pour chef incontesté, que ce soit par ses capacités martiales ou son charisme et son aura de commandement. Quant a lui, celui qu'il reconnaissait a nouveau, c'était lui même.


A cheval, sa petite troupe atteignit avec peu de problèmes la ville de Pont-a-Trétaux. Faisant halte ici, Gorgorol apprit que la guerre s'approchait de la bourgade a grande allure. Tant mieux ! C'était pour se battre qu'il était venu, et son souhait allait être exaucé. Quittant la ville avec ses soldats ainsi qu'avec des informations sur la position d'un campement d'orques, il se mit en marche d'un trot déterminé.
Du haut d'une colline, il aperçut ledit campement. Une quarantaine d'orques rodaient dedans, attirail rouillé comme équipement. Les bonne vieilles habitudes de Gorgorol s'éveillèrent enfin d'une hibernation courte mais douloureuse. Il analysa la situation : Une forêt d'un coté, une plaine de l'autre. La plaine leur offrait une voie pour la retraite, aussi ils devraient frapper vite et fort. La forêt offrait un parfait endroit pour une embuscade. Il y avait des sentinelles a sa lisière. Pas assez, cependant. Il positionna ses hommes a pied discrètement dans la forêt touffue, parmi les arbres ou dans les buissons. L'embuscade était fin prête.
Soudain, juste au moment ou il allait donner le signal, il aperçut au loin des silhouettes a cheval avançant bon train vers le campement qu'il s’apprêtait a raser. La curiosité qui l'anima au premier abord se mua en orgueil. L'orgueil d'atteindre sa cible en premier. Il leva la main, puis, se dressant de toute sa hauteur, l'abaissa vivement en avant.
-Chargez ! Pas de quartier !
Le cri de guerre, puissant et clair, se répandit dans toute la vallée. Les quatre archers sous ses ordres abattirent les sentinelles sans sommation, tandis que le reste de la troupe chargeait furieusement le campement dans la ferme intention de faire pleuvoir mort et acier sur leurs ennemis. Désemparés, plusieurs orques furent tués avant même d'avoir pu sortir leurs armes.
Rugissant sa haine et sa colère, hurlant son mépris et son dégout, canalisant ses pulsions dans l'acier de sa lame, Gorgorol découpa de nombreux orques de sa main. L'odeur du sang, la frénésie du combat, tant de choses qu'il n'aurait jamais cru possible qu'elles lui manquent, et pourtant... L'adrénaline de la bataille montait en lui telle une drogue trop longtemps oubliée. Le temps semblait ralentir devant ses yeux, rendant sa tache encore plus facile. Il capturait chaque détail volant dans l'air, chaque instant si fugace soit-il. Il enchainait parade et ripostes, ne manquant jamais son coup, n'en recevant aucun.
Quelques instants qui semblaient duraient des heures, il massacra des orques sous cette pulsion d'adrénaline et il aimait ca ! Le combat brulait dans ses veines, le faisant redevenir ce qu'il avait toujours été : Un guerrier implacable.
Un souffle au loin attira son attention un moment : la troupe avait pressé le pas et se rapprochait du campement. Ce moment d'inattention lui valu une balafre au visage. Après deux passes d'armes il trancha la tête d'un orque un tantinet plus grand et redoutable que ses semblables, leur chef probablement.


Il regarda autour de lui, les orques semblaient massacrés, et juste quelques uns émettaient encore gargouillis et gémissements. Il ramassa la tête du chef par ses cheveux noircis par la crasse et la leva au dessus de la sienne en brandissant son épée de la main droite.
-La victoire est a nous !
Ce cri sonnait tel un réjouissement pour ses hommes, mais comme un baume pour lui, apaisant toutes les fibres de son corps. Il se sentait a nouveau libre et capable de tout
Sous les acclamations de ses soldats, l'homme a la tête de la cavalerie arriva finalement vers lui. En armure, l'air fier et menaçant, il se déclara :
-Je m'appelle Eonord, et j'ai une proposition pour vous, si vous souhaitez l'entendre.

/HRP :
Bon j'ai mis a jour une bonne partie des textes, car a l'époque je n'avais pas vraiment écrit un bon background. Du moins pas comme je le sentais vraiment.
Je le trouvais trop centré sur mon personnage par rapport aux faits et aux autres personnages de la vraie lore. (Par exemple j'ai enlevé sa rencontre avec le roi, parce que non : le roi n'a pas le temps de s'occuper personnellement de tous les gens qu'il exile. Et que non, il ne va pas consacrer du temps a mon personnage juste parce que c'est mon personnage)

Donc j'ai modifié la structure de quelques paragraphes, tout ca en restant bien sur cohérent avec mon histoire, mon personnage et son vécu. Pas énormément de choses ont changé mais je trouve ca vraiment moins lourd et moins vu/revu.
Je trouve que c'est mieux maintenant, donc hésitez pas a me dire ce que vous en pensez.